Pêche

Publié le par imanita

 Une caresse sur mon visage. Les douces fines paillettes cristallines de l'eau rafraîchissent les étoiles de mon cœur. J'entends de loin raisonner le tam-tam de mon enfance.

 Une déferlante cohue de gamins nous étions. Nous courrions par dix chemins en même temps.
 Sous les murailles nous jouions tous à des jeux inventés par nos délirantes imaginations.
 Habillés de toutes les couleurs. Sous nos petites franges, nos petits yeux  ramenaient les regards malicieux vers les coins du jardin les plus reculés de la maisonnette.
 Nous les filles, beaucoup plus que les garçons, étions observatrices des rimes, de la chansonnette fredonnée par la tribu que nous formions.
 Des rires s'élançaient vers l'oranger et nous tous étalés sur nos dos sur l'espace vert regardions vers le ciel  le vol d'un oiseau qui venait s'écraser sous le bois de l'arbre culminant.
 Nos flaires nous ramenaient
souvent vers des oisillons en phase d'agonie, nous les ramassions, les déposions dans la main de chacun puis décidions dans un esprit collectif tangeant vers la tristesse à trouver un refuge au petit corps dans la terre. Réunis autour, nous balbutions nos prières et nous saluions le petit oiseau.
 Des séances comme celle-ci, nous en rebroussions chemin pour retrouver nos parties de marelles inachevées, les centaines de billes éparpillées, nos morceaux de craie dessinant des carreaux sur le muret.
 Nous nous déplacions en masse chantonnant nos refrains...Nos billes plein les poches.
 Les garçons s'alignaient et sous nos regards de fillettes nous évaluions les prouesses urinaires des quelques cousins qui osaient.
 Nous courrions vers les tonneaux, tour à tour, nous prenions place, tantôt au fond du vert, tantôt du bleu et sous les mouvements affolés des petites mains nous étions chacun roulé, les vibrations vocales s'amplifiaient et nos petits dos rencontraient la grand marche qui n'était pas épargnée mais qui plutôt marquait la fin du parcours abracadabrant. Nous sortions du tonneau ébouriffés, le sourire un peu louche, le rire sur le coté et pourtant ... nous recommencions... nous nous admirions ... nous adorions nos folies ...

Nos folies ont-elles finies?

Des années plus tard. Je pousse la porte. Je me faufile entre les souvenirs. Je revois grand mère qui n'est plus. Des larmes j'en essuie de sous mes paupières. Sa présence passée effacera t-elle son absence éternelle?

 Les gamins que nous étions courent toujours dans l'immense jardin, le parfum des roses y est...

 Je dépasse la marche. Mes souliers roses sur le gazon. Mes pieds respirent l'herbacée. Je me hausse vers la branche, j'en ramène trois pêches, une odeur sucrée excite mes papilles.

 J'inspire délicieusement l'odeur de mon enfance et je rêve toujours et mes rêves sont toujours sucrés.

 De rose vêtue. Je me redonne à la vie. J'inspire la pêche sucrée.
 Je tire par le bras, les petits neveux habillés en rouge, bleu, orange et blanc. Je les vois traverser le miroir de mon enfance colorée, la leur maintenant et je dépose de petits bisous sur leurs joues toutes roses.

La vie reprend. La vie s'en va. La vie revient.

L'oisillon, l'oiseau prend son envol.
 
La pêche entre mes mains. Je m'envole dans un éclat de rire puis je me pose. Le sourire entre mes fissures...

Le rideau sous mes cils glisse. J'inspire.

Le chant lointain d'une meute d'enfants se fait lire.

J'écris l'odeur.

De la pêche sucrée entre les roses.

Le chant se poursuit.


IB.
 

Publié dans imanita

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I
 mens merci à toi de me  lire :)
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M
Bravo, tu as un style d'écriture assez spécial, excellent...Merci.
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I
almaknassi et si tu nous creer un blog on se regakera certainemtn l'ami :)tatiti merci d'avoir pensé à moi :)Larbi et oui j'ai ecrit "odeur" ;-)slix merci à toi :)
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S
salut...je suis de passage pour te dire merci :)...j'ai pu le temps de le faire chez Larbi pour ton com 113 :)...c tres gentil
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T
 <br />                  BON ANNIVERSAIRE<br />                               Brasse la vie à pleines mains,                             Espère dans ces jours incertains,                             Réjouis toi de cette année supplémentaire.                             N'oubliant pas que c'est ton anniversaire,                             Année pour toi je souhaite bénéfique,                             Dans un élan d'entente pacifique,                             Et surtout n'oublie pas ces préceptes,                             Toujours avec joie la vie tu acceptes.                             Tournée resteras-tu vers le bien,                              Espérant meilleur le lendemain ?                             Dirige ta vie avec ton cœur,                             Arme-toi contre les rancœurs,                            Grande sera alors ta satisfaction,                            Oublie, ignore, les imperfections.                            Reste comme tu es, simple et sincère,                            Nulle crainte de l'âge n'est nécessaire,                            Et encore une fois, bon anniversaire ... 
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