Ma mer
De mon stylo à quatre couleurs je traçais une ligne, des lignes que je liais par des courbes. Je remplissais la forme géométrique qui naissait par d'autres sillons. Sur ma feuille blanche, se dessinait les coulisses de mes pensées, l'arrière fond de ma raison.
Je m'étalais aussi fougueusement que peut s'étaler un corps sur la première vague de l'océan se confiant à elle ou plutot s'abondonnant à ses mouvements, elle pouvait l'attirer vers elle aussi férocément qu'elle le voudrait, le balancer au fond, le livrer à d'autres vagues. Le corps s'abandonnait dans le temps et dans l'espace, amorphe, dénué de tout ébranlement,volontairement mené par les courants d'eau.
Conscient de sa dérision, las de ses luttes permanentes, mon corps flottant sur le creux de l'océan. Les bras en chandelles, sur le lit de lumière créee par le soleil à peine levé. L'encre jetée.Les amarres larguées sous le vent blotti entre les bras des coraux.
Je me laissais bercer par les forces océaniques. Au large je me projettais. Je me livrais à mes peines. Mes mouettes au-dessus de ma tete. Les sons étaient absents. La mer était plus bleue.
Après ces quelques heures à joncher ma carapace sur la surface de l'eau, la peur ne se faisait plus ressentir.
La mer m'acceuillait comme une mère pouvait dorlotter son bébé. Je posais ma tete sur sa cuisse de sable, elle me calinait de ses doigts imbibés d'écume, me carraissait les cheveux et m'apaisait en composant l'hymne de mon coeur.
La berceuse était des plus douces, je flottais, je fermais les yeux, j'étais la fille d'un autre monde. L'acalmie revenait. Je restais des heures. Ma vie renaissait en moi. Je ne savais plus qui j'étais. Je ne veux plus savoir qui je suis.
Sa berceuse me suffit, le regard de ses yeux attendris par la brise me suffit. Le souffle de sa voix basse me suffit. Je renais et plus rien ne m'importe. Mon corps peut s'envoler. Mon esprit peut s'accorder aux notes aussi farfelues d'une musique lointaine.
Mon coeur peut battre en moi à mille pieds du rivage, plus rien ne m'importe, je revis, je renais, ma mer me caline de sa danse matinale, je me fie à ses pas, je me fie à la main qu'elle me tend...
Apaisée, j'ouvre les yeux, mon demi corps exposé à l'air grelotte de froid, je me retourne,l'eau imprégne tout mon etre, je plonge la tete, je remonte, je nage vers le sable. Petite tortue me vient à l'esprit, elle s'était promenée un soir, s'était fourrée dans l'océan, et là grandit elle en ressort plus mure et à son tour dessinait "renaitre",et se livrait à la vie...
Je rejoignais le sable. La dernière vague se claquait sur mes jambes. Je découvrais mon corps, ce nouveau corps plein de vie. Je me détournais. Je regardais la mer qui m'avait apprivoisée. Je m'acrroupillais et de mes deux mains j'emplissais la concavité d'eau, j'éteignais la lumière de ma dernière peur sur mon visage grace à cette eau.
J'étendais les bras serrant très fort cette mer qui m'offrait tout ce bien etre. Je ramenais mes bras vers moi, vers mon coeur.
Là en moi, dans ce petit coeur, je porterai toute ta tendresse en moi, et à chaque fois que je serai mal, je porterai mes mains vers ce coeur et je me souviendrai que vers toi je pouvais à jamais revenir...et que tu sauras toujours m'attendrir...
IB.
Je m'étalais aussi fougueusement que peut s'étaler un corps sur la première vague de l'océan se confiant à elle ou plutot s'abondonnant à ses mouvements, elle pouvait l'attirer vers elle aussi férocément qu'elle le voudrait, le balancer au fond, le livrer à d'autres vagues. Le corps s'abandonnait dans le temps et dans l'espace, amorphe, dénué de tout ébranlement,volontairement mené par les courants d'eau.
Conscient de sa dérision, las de ses luttes permanentes, mon corps flottant sur le creux de l'océan. Les bras en chandelles, sur le lit de lumière créee par le soleil à peine levé. L'encre jetée.Les amarres larguées sous le vent blotti entre les bras des coraux.
Je me laissais bercer par les forces océaniques. Au large je me projettais. Je me livrais à mes peines. Mes mouettes au-dessus de ma tete. Les sons étaient absents. La mer était plus bleue.
Après ces quelques heures à joncher ma carapace sur la surface de l'eau, la peur ne se faisait plus ressentir.
La mer m'acceuillait comme une mère pouvait dorlotter son bébé. Je posais ma tete sur sa cuisse de sable, elle me calinait de ses doigts imbibés d'écume, me carraissait les cheveux et m'apaisait en composant l'hymne de mon coeur.
La berceuse était des plus douces, je flottais, je fermais les yeux, j'étais la fille d'un autre monde. L'acalmie revenait. Je restais des heures. Ma vie renaissait en moi. Je ne savais plus qui j'étais. Je ne veux plus savoir qui je suis.
Sa berceuse me suffit, le regard de ses yeux attendris par la brise me suffit. Le souffle de sa voix basse me suffit. Je renais et plus rien ne m'importe. Mon corps peut s'envoler. Mon esprit peut s'accorder aux notes aussi farfelues d'une musique lointaine.
Mon coeur peut battre en moi à mille pieds du rivage, plus rien ne m'importe, je revis, je renais, ma mer me caline de sa danse matinale, je me fie à ses pas, je me fie à la main qu'elle me tend...
Apaisée, j'ouvre les yeux, mon demi corps exposé à l'air grelotte de froid, je me retourne,l'eau imprégne tout mon etre, je plonge la tete, je remonte, je nage vers le sable. Petite tortue me vient à l'esprit, elle s'était promenée un soir, s'était fourrée dans l'océan, et là grandit elle en ressort plus mure et à son tour dessinait "renaitre",et se livrait à la vie...
Je rejoignais le sable. La dernière vague se claquait sur mes jambes. Je découvrais mon corps, ce nouveau corps plein de vie. Je me détournais. Je regardais la mer qui m'avait apprivoisée. Je m'acrroupillais et de mes deux mains j'emplissais la concavité d'eau, j'éteignais la lumière de ma dernière peur sur mon visage grace à cette eau.
J'étendais les bras serrant très fort cette mer qui m'offrait tout ce bien etre. Je ramenais mes bras vers moi, vers mon coeur.
Là en moi, dans ce petit coeur, je porterai toute ta tendresse en moi, et à chaque fois que je serai mal, je porterai mes mains vers ce coeur et je me souviendrai que vers toi je pouvais à jamais revenir...et que tu sauras toujours m'attendrir...
IB.